Joel Meyerowitz est un photographe américain qui s’est fait connaître en écumant les rues avec son Leica pendant les années 60. Rapporteur d’un monde citadin vivant et imparfait, son image symbolise pourtant toujours une Cité positive. Il ressort de son travail un joyeux bordel, toujours une dynamique, parfois le chaos, et beaucoup d’humour (chaque photo de l’article est cliquable et les galeries s’affichent, comme d’habitude, en ordre aléatoire) :
A l’époque, il est un des premiers à revendiquer la photographie couleur comme Art majeur, comme instrument du message, de l’image, au même titre que sa consœur, aux nuances de gris, tellement plus figée. Quand il ne photographie pas ces interactions de rue et qu’il se retrouve seul, face à son sujet, ses clichés restent insolites mais gagnent en profondeur, en académisme, tout en conservant un humour mordant. S’il utilise le Noir et Blanc, il le détourne à des fins plus drôles, décalées.
Quand parfois, il s’introduit dans la sphère privée, au plus près de son sujet, il nous le rend intime, érotique, sensuel, voire grave. Cette partie du travail de Meyerowitz est pourtant moins connue, ou reconnue.
Alors presqu’icônique Joel Meyerowitz? J’avoue tricher un peu, en profitant des changements d’axes de son travail actuel, toujours plus riche et ouvert… En ce moment, il travaille les plongeons, les bulles, l’eau, une esthétique bleue plus sobre, l’objectif au fond de la piscine. C’est à cet amoureux des villes américaines, aussi, qu’on a commandé le seul ouvrage photo témoignage de l’après World Trade Center. En attendant de voir ce qu’il nous réserve pour les prochaines années, je vous invite à regarder cet extrait de 4 minutes où il explique le travail, au cœur des rues, qui l’a fait connaître et aimer.