Jessica Harper : presqu’icône glam rock

Seuls quelques puristes Rock des Seventies reconnaissent, du premier coup, Jessica Harper. Muse de deux des grands films de genre de l’époque, elle n’a pourtant pas laissé indifférent. Elle y est une sorte de Blanche-Neige jetée dans des mondes rock-horro-psyché-kitsch. Brian de Palma et Dario Argento s’amusent à la faire courir, écarquiller les yeux, hurler et défaillir au milieu des monstres, rarement bienveillants, de Phantom of the Paradise et de Suspiria.

C’est le genre de rôle qui lui va comme un gant : la vierge au visage rond, un peu campagnard, d’une douceur accablante. Celle qui va s’engaillardir au fil de l’histoire et finir par coucher avec le méchant. Vous ne vous souvenez pas d’elle ? Ses films lors de leur sortie n’ont pas trouvé leur public. C’est grâce à la télé, dans La Dernière Séance, qu’ils sont devenus cultes. Depuis, Jessica Harper fait partie de notre imagerie collective kitscho-gothico-rock.

Ce qui différencie, aussi, l’actrice des autres starlettes gores de l’époque, c’est sa voix, très grave. Chez De Palma, elle fait vibrer ce petit bout de femme sensible sur une tonalité totalement inattendue, presque masculine. Ce grain différent et chaud irradie du personnage de Phoenix en lui apportant beaucoup de profondeur et de sensualité.

Woody Allen ne s’y est pas trompé non plus. Il la fait jouer plusieurs fois et lui fait ainsi gagner ses galons d’actrice mainstream (Stardust Memories, Guerre et Amour)… mais aussi perdre cette fameuse identité glam-rock.

Presqu’icônique, donc Jessica, mais pas totalement. Elle a préféré, par la suite, privilégier une vie saine avec un riche producteur à qui elle a fait quelques enfants, tout en enregistrant des albums grand public, loin des déchirantes balades pop-rock du film de Brian De Palma. C’est vrai, dans Phantom of the Paradise, on pouvait déjà sentir ce dérapage, cette tentation terrible de la Country dans sa voix trop ronde, trop travaillée. Elle écrit désormais des livres pour enfants et tient un blog de cuisine, tellement loin de l’univers noir qui l’a fait connaître.

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